Dans une société qui nous a enseigné que pour être, il fallait être productif (par exemple : que fais-tu dans la vie?), rien de plus normal que les épuisements professionnels.
Nous avons accepté que notre modèle sociétal soit fondé sur la vie économique. Or dans une société basée sur l’accroissement de la production économique, l’homme ne reçoit pour idéal que le confort et l’impératif de produire plus. Certes, la technique nous a permis d’accroître notre niveau de vie et notre confort. Nous aurions pu nous arrêter là et profiter du temps libre généré par la technique pour nous occuper de nous, des autres et de la planète mais …
Nous avons continué sur le même modèle qui demande toujours plus de profits au mépris de toute autre considération. Pour ce faire, nous avons poursuivi avec plus de technique, plus d’efficacité, plus de rationalisation. Cela nous a conduit à la délocalisation, l’obsolescence programmée, la publicité et le marketing pour écouler la surproduction et ainsi la surconsommation et son lot de détritus. L’offre de biens et de services est telle qu’on assiste à une concurrence acharnée qui mène au monopole des plus « forts » et à la faillite des plus « faibles ». Le fossé qui sépare les plus riches des plus pauvres n’a jamais été aussi grand. On observe à la fois à un accroissement du chômage et des bullshit jobs.
Les valeurs humaines (morale, liberté, égalité, fraternité) se sont effondrées. La science et la technique sont devenues la nouvelle religion alors que la science n’est qu’une interprétation, une simplification de la réalité et la technique est un ensemble de moyens chacun assigné à une fin. Aujourd’hui nous vivons dans une société technicienne dont la morale est celle de l’efficacité érigée comme valeur et norme suprême. Tout est soumis au critère de l’efficacité. Tout est devenu moyen, il n’y a plus de finalité.
Ainsi, l’explosion des épuisements professionnels ,quels qu’ils soient (burn out, bore out, brown out), est le pendant de la crise sociétale dans laquelle nous sommes. L’homme, considéré comme une ressource, n’est qu’un moyen parmi d’autres. Or l’homme n’est pas une machine. Il a au fond de lui quelquechose qui l’anime et si on éteint ce quelquechose, il ne peut plus fonctionner correctement. Je terminerais avec une citation de Jacques Ellul : « Si on donne une autre raison d’être à l’homme moderne, on pourrait sortir des lois du marché sans mal. ».
Alors pour éviter l’épuisement professionnel je vous invite à partir à la recherche de ce qui vous anime, de votre raison d’être.